La fiabilité des moteurs Renault utilisés par Mercedes suscite de nombreuses interrogations. Entre les avantages économiques pour les constructeurs et les préoccupations des automobilistes, il est capital de faire le point sur cette collaboration technique. Examinons en détail les enjeux et les conséquences de cette alliance motoriste.
Points à retenir
| Points clés | Détails |
|---|---|
 Partenariat Renault-Mercedes |
Réduire les coûts de production pour les modèles d’entrée de gamme Mercedes |
 Modèles concernés |
Équiper la Classe A, CLA et GLA avec des moteurs Renault essence et diesel |
 Problèmes de fiabilité |
Focus sur le moteur 1.2 TCe : surconsommation d’huile et risque de casse moteur |
 Identification des moteurs |
Consulter le code moteur sur la carte grise ou vérifier la nomenclature Mercedes |
 Action en justice |
Lancement d’une action collective contre Renault en 2023 pour les propriétaires affectés |
 Évolutions récentes |
Remplacement du 1.2 TCe par le 1.3 TCe, plus fiable et performant |
Le partenariat Renault-Mercedes : origines et modèles concernés
La collaboration entre Renault et Mercedes a débuté fin 2010, marquant un tournant dans l’industrie automobile. Cette alliance stratégique vise principalement à réduire les coûts de production pour les modèles d’entrée de gamme de Mercedes. Les moteurs Renault équipent ainsi plusieurs véhicules de la marque à l’étoile :
- Classe A
- CLA
- GLA
Ces modèles bénéficient de motorisations Renault essence et diesel, permettant à Mercedes de proposer des véhicules plus abordables tout en conservant son image premium. Parmi les moteurs les plus utilisés, on retrouve :
- Le 1.5 dCi (diesel)
- Le 1.6 dCi (diesel)
- Le 1.2 TCe (essence)
- Le 1.3 TCe (essence, remplaçant du 1.2 TCe)
Il est intéressant de noter que cette stratégie s’inscrit dans une tendance plus large de l’industrie automobile, où les partenariats techniques deviennent de plus en plus fréquents pour faire face aux défis économiques et environnementaux.
Problèmes de fiabilité : focus sur le moteur 1.2 TCe
Parmi les motorisations issues de ce partenariat, le 1.2 TCe (H5Ft) de Renault a particulièrement fait parler de lui, et pas toujours en bien. Produit de 2012 à 2018, ce moteur a équipé non seulement des modèles Renault, mais aussi des véhicules Dacia, Nissan et Mercedes (notamment le Citan 1.2 112).
Les principaux problèmes rencontrés avec ce moteur sont :
- Surconsommation d’huile
- Casse moteur
- Usure prématurée de la chaîne de distribution
Ces dysfonctionnements se manifestent généralement entre 40 000 et 150 000 km, touchant environ 400 000 véhicules en Europe, dont 100 000 considérés à fort risque. Face à l’ampleur du problème, Renault a tenté d’apporter des modifications en usine à partir du 11 mai 2016. Pourtant, des cas persistants ont été signalés jusqu’en 2017.
Il est capital de noter que ces problèmes ne sont pas exclusifs aux moteurs Renault. D’autres constructeurs ont également connu des difficultés similaires avec leurs propres motorisations, comme c’est le cas pour certains moteurs PureTech à éviter.
Identification et conséquences pour les propriétaires
Pour les propriétaires de véhicules Mercedes, il est nécessaire de savoir si leur voiture est équipée d’un moteur Renault. Cette information peut être obtenue de deux manières principales :
- En consultant le code moteur sur la carte grise
- En vérifiant la nomenclature Mercedes
Une fois l’origine du moteur identifiée, il convient d’être vigilant, particulièrement pour les modèles produits avant mai 2016. Voici un tableau récapitulatif des recommandations selon la date de production :
| Période de production | Recommandation |
|---|---|
| Avant mai 2016 | Achat déconseillé sauf si réparation effectuée |
| Mai 2016 – Fin 2017 | Risque moindre, négociation du prix recommandée |
| Fin 2017 – 2018 | Pas de problèmes majeurs signalés |
Face à ces problèmes, une action collective en justice a été lancée contre Renault en 2023. Cette démarche vise à obtenir réparation pour les propriétaires touchés par les défaillances du moteur 1.2 TCe.
Évolutions et perspectives pour la fiabilité des moteurs
Malgré les difficultés rencontrées avec le 1.2 TCe, le partenariat entre Renault et Mercedes continue d’évoluer. Le remplacement de ce moteur problématique par le 1.3 TCe marque une étape importante dans l’amélioration de la fiabilité. Ce nouveau bloc moteur semble en effet offrir de meilleures performances et une plus grande robustesse.
Par ailleurs, on observe une tendance générale à l’abandon progressif des moteurs diesel chez les deux constructeurs. Cette évolution s’inscrit dans une démarche de réduction des émissions de CO2 et de conformité aux nouvelles normes environnementales.
Pour les futurs acheteurs de véhicules Mercedes équipés de moteurs Renault, il est recommandé de :
- S’informer sur l’historique du véhicule
- Vérifier les éventuelles réparations effectuées
- Considérer les modèles les plus récents, bénéficiant des dernières améliorations
En définitive, si la collaboration entre Renault et Mercedes a connu des débuts difficiles avec le moteur 1.2 TCe, les efforts conjoints des deux constructeurs semblent porter leurs fruits. La fiabilité des nouvelles générations de moteurs s’améliore, offrant aux consommateurs des véhicules alliant performance et économie. Il reste néanmoins essentiel pour les acheteurs de rester vigilants et bien informés lors de l’acquisition d’un véhicule d’occasion.